La prévoyance vieillesse, une histoire sans fin

«Malgré les difficultés actuelles, le système de prévoyance suisse fonctionne»

Financement de l’AVS? Répartition des rôles et responsabilités entre État, entreprises et individus? On en parlait déjà il y a cent ans. Et le débat continue, même s’il s’est structuré durant la seconde moitié du 20e siècle. Le professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Zurich, Matthieu Leimgruber, revient sur la construction du système de prévoyance vieillesse suisse en marge de la Biennale d’AVENA 2025, manifestation dont il était un des invités. 
 

 

Découvrez les temps forts de l’édition 2025 de la Biennale dans notre article

Prendre sa retraite, bénédiction ou punition

«Le statut donné aux retraités n’est pas assez valorisant»

Le temps de la retraite peut créer un trouble d’identité, explique la philosophe Sophie Galabru. Un passage souvent abrupt vers un temps désormais toujours plus long. Qu’est-ce que la retraite? Comment réussir la transition travail-retraite? Elle l’explique en marge de la Biennale d’AVENA 2025, dont elle était l’une des invitées.
 

 

Découvrez les temps forts de l’édition 2025 de la Biennale dans notre article

Biennale AVENA 2025

D’un métier d’une vie au métier de vivre

Une histoire sans fin? Bénédiction ou punition? La retraite et ses enjeux étaient, bien sûr, au cœur de la désormais traditionnelle Biennale d’AVENA, qui s’est tenue le 9 septembre 2025 au Musée Olympique de Lausanne. Plus d’une centaine de personnes ont partagé les réflexions de Matthieu Leimgruber, professeur d’histoire à l’Université de Zurich, et de la philosophe Sophie Galabru, tout en s’informant des actualités de la prévoyance professionnelle et d’AVENA présentées par son directeur, Francis Bouvier, et sa présidente Catherine Vogt. Une manifestation orchestrée par le rédacteur en chef du magazine PME, Thierry Vial.


Un débat qui se poursuit

Financement de l’AVS? Répartition des rôles et responsabilités entre État, entreprises et individus? On en parlait déjà il y a cent ans. Et le débat continue, même s’il s’est structuré durant la seconde moitié du 20e siècle. Si beaucoup situent le point d’inflexion de l’évolution de la prévoyance vieillesse en Suisse en 1947, année de la «victoire de l’AVS», le professeur Matthieu Leimgruber le voit plutôt en 1972, date du refus de la «Super AVS» par le peuple et de l’enracinement, dans le discours, de la notion des trois piliers. 
Est-ce que 2025 constituera un nouveau repère dans cette aventure? Il est, bien sûr, trop tôt pour le dire. Mais l’année restera comme étant celle d’une nouveauté, selon le professeur: la politisation croissante du troisième pilier. Quant à imaginer l’avenir, un exercice atypique pour un historien, il se dit convaincu que tant qu’il y aura une Suisse, il y aura une retraite, mais ses «contours seront discutés». Ainsi, les «controverses sur les frontières des différentes composantes du système de prévoyance vieillesse et sur leurs rôles respectifs vont se poursuivre», conclut-il en donnant une longueur d’avance au 1er pilier sur les deux autres. 


Un demain à façonner

D’un métier d’une vie au métier de vivre. Pour la philosophe Sophie Galabru, le temps de la retraite peut créer un trouble d’identité, alors que l’on quitte un statut défini par son emploi. Elle parle de «blessure narcissique de la retraite». Un passage abrupt vers un temps de la retraite désormais toujours plus long. D’où la nécessité de le façonner. Une démarche qui pose notamment comme défi de redéfinir son rôle dans la société, d’accepter de vieillir dans le sens d’avoir un autre rapport au temps que celui comptable, de ne pas conjuguer la durée qu’au passé. Et d’évoquer un temps social, plus charnel, plus personnel, et toujours occupé.

Car, dans la durée peuvent jaillir d’imprévisibles nouveautés, a-t-elle notamment rappelé en soulignant que projet et vieillesse étaient compatibles. Elle associe encore à cette approche la notion de transmission, «afin de ne pas en faire un fardeau pour les générations suivantes». 


Une fondation qui croît

De temporalité, il en est encore question dans la gestion au quotidien des caisses de pensions. En le rappelant, Francis Bouvier a souligné qu’il n’y avait, certes, rien d’urgent dans cet univers qui pense en générations, mais que cela ne signifiait pas pour autant rester immobile. Et AVENA avance, puisque la Fondation affiche une progression de plus de 100% en dix ans. Si urgence il devait y avoir, a insisté Catherine Vogt, c’est dans la nécessaire amélioration de la communication qui entoure le 2e pilier. Le déficit d’image de la prévoyance professionnelle doit être pris à bras le corps par les caisses de pensions à qui revient aussi le rôle d’informer l’ensemble des parties prenantes.

AVENA a empoigné le sujet depuis quelques années. Des soirées sont organisées à l’attention des assurées et des assurés afin de leur donner les outils pour comprendre non seulement le système, mais aussi leur situation personnelle. Les responsables d’entreprise ne sont pas oubliés. AVENA s’est notamment associée avec des acteurs clés, comme le magazine PME et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), pour évoquer les enjeux de la prévoyance pour les employeurs. «Pour toute entreprise, les cotisations LPP représentent une part conséquente de la masse salariale, elles méritent d’être conçues comme un outil au service de la politique des ressources humaines et donc un facteur d’attractivité pour l’employeur», a rappelé Catherine Vogt en insistant sur le terme «simplification».


Des informations claires

La communication passe également par transmettre des informations importantes à l’ensemble des personnes concernées. Francis Bouvier a ainsi mis en exergue les nouveautés proposées aux assurées et aux assurés. Un exemple? Les rentes décroissantes qui répondent à un souhait exprimé: celui de pouvoir compter sur des revenus supérieurs en début de retraite, les besoins étant souvent moindres après 10 ans de ce nouveau chapitre de vie. 

Rente ou capital? La question n’a rarement été aussi brûlante, puisque les retraitées et les retraités sont toujours plus nombreux dans le pays, voire majoritaires selon certaines données, à opter pour la solution du capital. Au sein d’AVENA, la part des personnes choisissant la rente a baissé – passant de 60% en 2020 à 50% en 2024 –, mais au profit tant du capital (39% en 2024) que de la solution mixte (11%).

Que faire? AVENA mettra prochainement en place un «check-up retraite» pour accompagner toute prise de décision. Autant d’informations qui seront bientôt disponibles sur un site internet entièrement repensé.

Quant à la prochaine Biennale, elle se tiendra en 2027, année du cinquantenaire d’AVENA, a rappelé Catherine Vogt.
 

Découvrez également les interviews réalisées avec Sophie Galabru et Matthieu Leimgruber
 

Les soirées d'informations AVENA

Vous souhaitez mieux comprendre le système de retraite suisse? Vous vous posez des questions précises sur votre deuxième pilier ou souhaitez planifier votre départ à la retraite?
Nous avons conçu pour vous trois rendez-vous d’information gratuits, accessibles et complémentaires qui s’adressent aux assurées et aux assurés d’AVENA.


Le b.a.-ba de la prévoyance

Dès le 10 novembre – vidéo en ligne (en FR/DE/EN)
Nous mettrons à votre disposition une vidéo explicative qui vous permettra de comprendre les bases du deuxième pilier et d’y voir plus clair. Nous y aborderons des questions telles que:

  • Comment fonctionne le système de prévoyance en Suisse?
  • Quelles sont les possibilités offertes par AVENA?
  • Comment lire mon certificat de prévoyance?

📆 Rendez-vous ici dès le 10 novembre pour regarder la vidéo!


Tout savoir sur votre retraite

18 novembre, 18h30 à 21h00 – au Musée cantonal des Beaux-Arts à Lausanne (en français)
Vous souhaitez savoir comment préparer au mieux votre retraite? Nos spécialistes vous donnent leurs conseils pour bien vous organiser.
Au programme:

  • Comment préparer ma retraite sur le plan administratif et financier?
  • Quelles sont les options possibles pour ma retraite?
  • Que faire de mon troisième pilier?

👉 Inscrivez-vous gratuitement ici.

 

Live chat – Toutes vos questions sur le 2e pilier

20 novembre, 18h00 à 19h00 – en ligne (FR/DE/EN)
Vous avez des questions plus spécifiques sur le deuxième pilier qui vont au-delà des bases que nous avons traitées dans notre vidéo «Le b.a.-ba de la prévoyance»? Participez à notre live chat multilingue avec traduction simultanée et posez vos questions librement, en français, allemand ou anglais, à notre spécialiste.

📝 Inscrivez-vous gratuitement ici.

 

Editions précédentes
Consultez les présentations et les replays de nos soirées d'information précédentes:
Soirées 2024
Soirées 2023
Soirées 2022

Rapport de gestion 2024

2024 a été une année positive: cela se reflète dans nos résultats, portant notre degré de couverture à 109,3%. C’est aussi l’année où notre nouveau Conseil de fondation a pris ses fonctions. Nous avons également reconduit nos soirées d’information afin de rendre le deuxième pilier plus accessible pour nos assurées et nos assurés.
Nous vous invitons à découvrir le rapport de gestion 2024 de notre Fondation pour en savoir davantage.

Au sommaire 

•    Message de la présidente du Conseil de fondation
•    La Fondation en un coup d’œil

Gouvernance
•    Conseil de fondation
•    Interview de Catherine Vogt

Social
•    Nos entreprises et nos assurés et assurées
•    Soirées d’information pour les assurés et les assurées

Chiffres clés
•    Evolution économique en 2024 
•    Chiffres clés des dernières années
•    Placements au 31 décembre 2024
•    Bilan au 31 décembre 2024
•    Compte d’exploitation


Bonne lecture!
 

Ensemble, construisons la vie de demain

Le 15 mai, nous étions présents à l’Assemblée générale de la CVCI et du Carrefour vaudois, un événement phare de la vie économique régionale. 
L’occasion idéale de lancer notre nouvelle campagne de communication «Choisir aujourd’hui le bon deuxième pilier pour construire la vie de demain», car, plus que jamais, les défis qui nous attendent appellent des choix éclairés dès aujourd’hui. Également en matière de prévoyance.
 

Au-delà de la guerre tarifaire

Le Jour de la libération est arrivé. Et, avec lui, une tempête commerciale, économique, politique et financière. Washington revoit son rôle de garant de la sécurité mondiale, sécurise ses sources d’approvisionnement et exige des compensations économiques et financières. Les marchés ont fortement réagi aux différentes annonces de l’administration américaine autour des droits de douane depuis le début de l’année. 

Le 2 avril, Donald Trump imposait des droits de douane dits réciproques – comprenant donc la notion de négociation – au monde entier, avant d’accorder sept jours plus tard à ses partenaires – Chine exceptée – un délai de 90 jours pour négocier. Longtemps désignés comme le principal contre-pouvoir à la Maison Blanche, les marchés ont joué leur rôle. Le recul des indices, la chute du dollar et surtout le bond des taux longs ont fait pression alors que les États-Unis doivent renouveler les échéances de la moitié de leur dette dans les trois ans. Depuis des signes de désescalade ont partiellement rassuré les investisseurs et les investisseuses.

En Suisse, le scénario d’un retour des taux négatifs refait surface, alors que le franc s’apprécie. La guerre tarifaire complique la tâche de la Banque nationale suisse. La BNS ne dispose désormais que d’une faible marge de manœuvre.

Le tournant protectionniste s’ajoute au ralentissement attendu de l’activité dans le monde. Les barrières tarifaires rendent, en outre, la maîtrise de l’inflation plus incertaine. Ce manque de visibilité sur la croissance et l’évolution des prix implique que ni un scénario de sortie vers le haut ni un scénario de sortie vers le bas – soit une augmentation du risque de récession – ne peut être écarté. Une nouvelle réalité qui doit se refléter dans la gestion des portefeuilles. 

Après une belle année 2024, les performances des placements d’AVENA affichent une progression positive de 1,3% à mi-mai, reflétant la reprise globale des marchés financiers après les fortes baisses d’avril. 

➯ Vous retrouvez toutes les informations sur la santé financière de votre caisse de pensions dans le rapport annuel d’AVENA publié en juin.

«La responsabilité entre pleinement dans notre vision à long terme»

>Dominique Blanchard, président de la Commission de placement

AVENA a récemment accepté d'investir une partie de ses fonds dans des thématiques en lien avec la durabilité. Pourquoi ce changement dans la stratégie de placement?
Je ne parlerais pas de changement, mais d’évolution dans la stratégie de gestion de la fondation. Depuis quelques années, nous avançons pas à pas dans ce que nous ne considérons pas comme une mode, mais une tendance à long terme. Je citerais ainsi, notre décision en 2022 de demander une analyse de notre portefeuille sous l’angle ESG, soit sur notre manière d’aborder les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance utilisés pour l’analyse extrafinancière appliquée dans le cadre de l’investissement socialement responsable. Nous avons obtenu la note A-. La décision récente nous permet de franchir une étape supplémentaire. Nous adoptons ainsi, pour une partie de notre portefeuille, une gestion plus active. 


Comment a été défini le montant alloué?
Cette décision ne concerne qu’une partie des avoirs sous gestion, soit 3% à 4%. Notre but est de participer activement à la transition vers une économie plus responsable et plus pérenne, tout en respectant nos obligations de gestionnaire de caisses de pensions, qui consistent à gérer sur le long terme les avoirs vieillesse de nos assurés et de nos assurées.


Quelle approche a été choisie pour ces placements?
Avec notre stratégie ESG développée en collaboration avec notre principal gestionnaire d’actifs, la BCV, nous avons priorisé jusqu’à présent certaines approches comme l’exclusion, qui vise à éviter d’investir dans des sociétés ou des thèmes non compatibles avec certaines normes ou valeurs, comme le charbon, la pornographie, ou à diminuer l’exposition du portefeuille aux énergies fossiles (impact négatif). En optant pour ces placements thématiques, nous investissons dans des sociétés qui proposent des solutions visant à contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations Unies (impact positif). Ce peut être des acteurs dans des domaines tels que les énergies renouvelables, l’efficience énergétique, l’éducation, la réduction de la pauvreté.


Est-ce que cette décision a un impact sur la stratégie globale du portefeuille?
Notre stratégie de gestion du portefeuille est guidée par une vision à long terme, par une quête de stabilité qui nous évite de céder à des phénomènes passagers ou de mode. En attribuant une partie de nos avoirs à cette poche thématique, nous ne modifions pas notre stratégie, nous la poursuivons. 


Qu’est-ce que cela implique pour les assurés et les assurées?
Notre décision vise à diversifier nos investissements afin de gérer nos risques. Une telle diversification tend également à accroître la résilience d’un portefeuille dans un environnement complexe. Nous continuons ainsi d’analyser l’environnement dans lequel nous évoluons. Demain comme hier, toute décision résulte d’une étude complète des possibilités d’allocation de nos actifs dans le but d’assurer les rendements nécessaires à la bonne gestion de notre fondation, à la qualité de la retraite de nos assurées et de nos assurés.